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PROGRAMME STATISTIQUE DE L’AMAO 2009-2011

Introduction

L’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) est une Institution autonome spécialisée de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) chargée du suivi, de la coordination et de la mise en œuvre du Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO (PCMC). L’objectif ultime du PCMC est la création d’une zone monétaire unique gérée par une banque centrale commune.

Afin de réunir les conditions économiques et financières nécessaires à la soutenabilité de la future monnaie, les pays membres sont tenus d’adopter des mesures afin d’assurer l’harmonisation des systèmes monétaires et de créer un environnement macroéconomique stable. En particulier, les Etats membres sont tenus :

  • de respecter les critères de convergence macroéconomique établis ;
  • d’harmoniser leurs politiques budgétaires, monétaires et financières ;
  • d’harmoniser leurs règlementations en matière de taux de change et d’adopter un régime de change déterminé par le marché ;
  • de créer un marché communautaire efficace grâce à la libéralisation des échanges, en supprimant les barrières tant tarifaires que non tarifaires ;
  • de libéraliser leurs marchés monétaires et de capitaux et de faciliter la création de bourses régionales de valeurs mobilières afin de stimuler l’épargne et la croissance.

La convergence macroéconomique, qui est une composante essentielle du  Programme de coopération monétaire de la CEDEAO (PCMC), accorde la priorité aux domaines suivants : la stabilité des prix, l’assainissement des finances publiques, la maîtrise du financement monétaire du déficit public et le maintien de niveaux appropriés de réserves extérieures brutes[1].

L’AMAO fait une évaluation régulière de la performance des pays par rapport aux critères de convergence.

Il va s’en dire qu’une meilleure évaluation suppose des statistiques comparables aussi bien dans la méthodologie d’élaboration que dans la présentation. Toutefois, il existe quelques disparités dans la collecte, le traitement et la compilation des statistiques économiques et financières utilisées dans l’évaluation de la convergence macroéconomique.

C’est pourquoi, le Département de la Statistique de la Commission de la CEDEAO a engagé un programme d’harmonisation des statistiques depuis 2001. Ce programme a concerné dans une première phase les comptes nationaux et les indices de prix à la consommation. Beaucoup de travaux ont été menés dans l’harmonisation de ces statistiques. A ce jour, les PIB de la CEDEAO sont comparables dans une large mesure et la dernière évaluation faite par AFRISTAT pour les indices de prix à la consommation indique que seul le Liberia accuserait un retard important.

Toutefois, les travaux d’harmonisation en cours ne concernent qu’une portion congrue des statistiques qui entrent dans le cadre du programme de convergence. Les statistiques liées aux secteurs des finances publiques, extérieur et monétaires ne sont pas encore couverts. Ceci est d’autant plus inquiétant que neuf critères de convergence de la CEDEAO sur dix sont liés à ces secteurs. Par ailleurs, lors de la préparation des tables de la Base de données de la surveillance multilatérale (ECOMAC), il est apparu des divergences parfois importantes dans la compilation de ces statistiques. Ces divergences touchent généralement le champ, les modes de traitement et parfois même la présentation.

Pour accélérer le rythme de l’harmonisation, l’AMAO s’est entendue avec la Commission de la CEDEAO sur une répartition des domaines d’intervention. La CEDEAO va gérer les statistiques économiques notamment les comptes nationaux, les prix à la Consommation, le commerce extérieur, les statistiques démographiques et les statistiques sectorielles (Agriculture, mines, pêche…) alors que l’AMAO va superviser les activités liées aux statistiques des finances publiques, les données monétaires et financières et la balance des paiements. C’est dans cette optique que l’AMAO envisage de conduire un programme d’harmonisation qui va couvrir les statistiques des finances publiques et celles relatives aux secteurs extérieur et monétaire.

[1] Les pays membres sont tenus de respecter les objectifs fixés afin de favoriser la mise en place d’un cadre macroéconomique stable.