SÉMINAIRE SUR LES MESURES À PRENDRE FACE AUX ÉVÉNEMENTS EXTRÊMES QUI SE PRODUISENT ET ENSEIGNEMENTS À TIRER DU PROCESSUS D’INTÉGRATION MONÉTAIRE EUROPÉEN
Organisé par l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
[vendredi 28 mai 2021, 10h00 – 14h30 GMT (11h00 – 15h30 heure d’Abuja)]
INTRODUCTION
La création d’une union monétaire requiert tout d’abord la détermination des mécanismes économiques structurels pour lesquels il faut soit une convergence/coordination entre les mécanismes nationaux, soit la création d’une nouvelle institution fédérale. Ces mécanismes couvrent les politiques budgétaires et financières, y compris la stabilité financière, les paiements et, de plus en plus, les politiques relatives au changement climatique. Dans un deuxième temps, une coopération interinstitutionnelle entre les Banques Centrales des futurs États membres est nécessaire pour harmoniser la conduite des politiques monétaires et financières. Cela suppose également une étroite collaboration pour appréhender les nombreux défis auxquels sont confrontés les décideurs politiques face aux mutations de l’économie mondiale qui impactent leurs économies respectives. Une telle démarche est particulièrement pertinente en périodes de crise au cours desquelles des mesures non conventionnelles peuvent s’avérer nécessaires.
La pandémie actuelle de la COVID-19 en est une parfaite illustration. Elle évolue de manière incertaine et continue d’avoir un impact négatif sur l’économie mondiale. Même si les campagnes de vaccination ont commencé dans les États membres de la CEDEAO, la mutation constante du virus et l’augmentation du nombre de cas dans plusieurs régions du monde continuent de poser des risques pour les perspectives économiques de la CEDEAO. Le lancement de l’union monétaire en 2020 a été, en partie, reporté à cause des effets négatifs de la pandémie sur les économies, et la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement a renoncé aux exigences liées au respect des critères de convergence macroéconomique pour les années 2020 et 2021. Face à cette situation, les Banques Centrales de la CEDEAO ont rapidement mis en œuvre un large éventail de mesures pour atténuer l’impact de la crise. Beaucoup de ces mesures étaient inscrites sur le court terme, car la crise était supposée être maitrisée sur une courte durée. Toutefois, les décideurs politiques, y compris ceux de la CEDEAO, se voient dans l’obligation de repenser leur approche de gestion des crises et leurs plans de riposte pour les futures situations d’urgence à mesure que la pandémie se prolonge.
Les risques liés au changement climat sont perçus comme étant des risques à plus long terme, mais ils sont reconnus comme pouvant avoir des implications économiques, politiques et sécuritaires importantes. La région de la CEDEAO est susceptible de devenir une zone sensible au changement climatique, en raison de l’évolution des conditions météorologiques dans la région du Sahel, qui pourrait avoir un impact négatif sur les rendements agricoles et poser des risques d’inondation dans les villes côtières. Certaines banques centrales à travers le monde ont commencé à prendre en compte les effets du changement climatique sur leurs économies, ainsi que leur impact éventuel sur la conduite des politiques monétaires et financières. Même s’il est difficile de prédire l’orientation et l’ampleur des risques liés au climat, une prise en compte en amont de cette question par les Banques Centrales de la CEDEAO permettra de mieux se préparer aux aléas climatiques.