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REVUE DU MECANISME DE CHANGE CEDEAO

Le Programme de coopération monétaire de la CEDEAO (PCMC) vise la mise en place d’une union monétaire qui se définit comme un groupe de plusieurs Etats partageant une monnaie commune gérée par une autorité monétaire autonome (sens strict) ou un mécanisme en vertu duquel toutes les monnaies nationales sont convertibles entre elles. Le désir d’instaurer une coopération monétaire en Afrique de l’Ouest date de la création même de la Communauté. La première expérience en matière de coopération monétaire dans la région a vu le jour avec la création de la Chambre de Compensation de l’Afrique de l’Ouest (CCAO) en 1975. La création de la Chambre de Compensation souligne la conviction qu’un système des paiements efficient constitue un facteur de promotion des échanges intra-régionaux. En tant que mécanisme multilatéral des paiements, la Chambre avait pour objectif la promotion de l’utilisation des monnaies des Etats membres dans les transactions commerciales et financières intra-communautaires et la réduction de la demande de monnaies étrangères convertibles dans ces transactions en limitant leur utilisation au règlement de l’endettement net.

Cependant, les insuffisances du système de Chambre de Compensation en matière de coopération et de convertibilité monétaires n’ont pas tardé à se manifester. Dans le but d’approfondir le processus d’intégration monétaire que, pour donner suite aux directives des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, le Secrétariat de la Communauté (transformée en Commission en 2007) a mis sur pied en 1984 un groupe d’étude chargé de soumettre des propositions relatives à la création d’une Zone Monétaire de la CEDEAO. Tout en confirmant l’impérieuse nécessité de  l’harmonisation des politiques monétaires et fiscales comme préalables à l’intégration économique de la région ouest africaine, l’étude préliminaire a proposé la création d’une Zone Monétaire Unique.

Pour ce faire, de gros efforts devraient être fournis par les Etats membres pour la mise en oeuvre de réformes macro-économiques en ce qui concerne notamment  les taux de change, le déficit budgétaire et l’inflation. La plupart des ajustements de taux de change recommandés dans le cadre du programme de coopération monétaire de la CEDEAO ont été effectués à travers les réformes monétaires. De même, des progrès ont été enregistrés quant à la réduction des taux d’inflation et des déficits fiscaux.

Les progrès réalisés jusqu’ici en matière de gestion de taux de change sont assez explicatifs des efforts de la sous -région tendant à créer une union monétaire. C’est pourquoi en 1999, un consultant engagé par l’Agence monétaire ouest africaine (AMOA), a été chargé de l’établissement d’un Mécanisme de change de la CEDEAO (MCC). Il s’agissait d’étudier et de faire des recommandations sur une méthodologie et un mode de fonctionnement appropriés ainsi que sur la durée et la période de sa mise en œuvre, dans le cadre des initiatives politiques pour la création de la monnaie unique de la CEDEAO.

Après avoir soumis le rapport d’étude de 1999 à l’AMAO, le  Groupe des directeurs des études des Banques Centrales de la CEDEAO (GDEBCC) s’est réuni plusieurs fois entre 2001 et 2002 et a étudié ledit rapport, en vue de l’approuver et de le rendre opérationnel.

A la fin de leurs discussions, les directeurs d’étude ont observé que certaines conditions préalables devaient être remplies par chacune des économies nationales afin de garantir un fonctionnement réussi et durable du MCC.  Ainsi, au mois de décembre 2002,  le Comité des Gouverneurs des Banques Centrales de la CEDEAO a ordonné que l’AMAO prenne toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les décisions prises sur le MCC.

Le présent document procède à la révision du mécanisme de change CEDEAO (MCC), conformément aux recommandations récurrentes du Comité des gouverneurs depuis 2002. Il se compose de trois chapitres. Le premier chapitre synthétise les conclusions de l’étude élaborée sur le MCC et finalisée au début de l’année 2002 et ayant couvert la période 1994-1999. Il se penche également sur l’analyse des points de vue des directeurs de recherche sur le mécanisme de change CEDEAO. Le deuxième chapitre traite du nouveau mécanisme de change proposé en analysant ses caractéristiques et ses arrangements institutionnels ainsi que de l’état de la mise en œuvre des recommandations du comité des gouverneurs. Le troisième chapitre fait une simulation de l’application du nouveau MCC entre 2007 et 2008.