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Rapport sur l’évolution des taux de change des monnaies de la CEDEAO à fin 2007

Introduction

Depuis quelques années l’évolution des taux de change entre les pays candidats à une union monétaire fait l’objet d’une littérature abondante. En effet, l’utilisation des critères directs tels que la volatilité des taux de change est une réponse à la faible validation empirique des critères traditionnels sur les zones monétaires optimales.

Les économistes qui ont travaillé sur cette approche considèrent que les pays sont susceptibles de former une union si la variabilité de taux de change observés entre leurs monnaies est stable (Poloz, 1990 ; DeGrauwe et Heens, 1993 ; Hagen-Neuman, 1994). Les partisans de cette approche insistent sur le fait que la stabilité de taux de change est le résultat de fondamentaux stables et compatibles avec la théorie des zones monétaires optimales.

Cette préoccupation a été largement partagée par les promoteurs du Programme de coopération Monétaire de la CEDEAO. En effet, dans le cadre de la création des conditions économiques nécessaires à l’adoption d’une monnaie unique, les autorités de la région ont adopté depuis 1999 un pacte de convergence macroéconomique.

Cette convergence macroéconomique est essentiellement recherchée à travers la stabilité des prix, la maîtrise des déficits publics, la restriction du financement des déficits budgétaires par les banques centrales et le maintien d’un niveau suffisant de réserves extérieures.

Au delà de ce programme de convergence, l’Agence Monétaire de

l’Afrique de l’Ouest (AMAO) qui pilote le PCM à réfléchir à la mise en œuvre des stratégies visant à assurer l’utilisation accrue des monnaies de la région dans les transactions sous-régionales. Pour ce faire, les opérateurs ont besoin de s’appuyer sur des monnaies solides et stables. Ce qui suppose l’existence de marchés de changes dynamiques et libéralisées.

L’objectif poursuivi dans le moyen terme par l’AMAO est d’assurer la convertibilité des monnaies de la sous-région. En effet, celle-ci constitue une étape importante dans le processus de création de la monnaie unique.

Dans cette optique, les fluctuations des taux de change demeurent une préoccupation essentielle. En effet, la volatilité excessive des taux de change affecte la compétitivité et les fondements macroéconomiques des Etats. Les économies qui enregistrent des fluctuations excessives deviennent plus risquées pour les investisseurs tant nationaux qu’étrangers.

D’où la nécessité de disposer régulièrement d’un rapport détaillé sur les développements enregistrés en matière de taux de change.

Le présent rapport s’inscrit dans ce cadre. Il passera en revue l’évolution du marché de change international et se focalisera sur les devises qui composent  le Droit de Tirage Spécial (DTS) auquel est arrimée l’Unité de Compte de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) par une parité fixe[1].

Il procédera ensuite à une analyse détaillée de l’évolution des taux de change nominaux des monnaies des Etats membres de la CEDEAO par rapport à l’UCAO durant la période visée avant d’indiquer les implications de politiques économiques nécessaires pour une maîtrise des fluctuations des taux de change de ces monnaies.

L’analyse portera à la fois sur les marchés officiel et parallèle qui prennent parfois une dimension importante dans la sous-région. Pour une meilleure appréciation des tendances récentes, les évolutions de taux de change de 2001 à 2007 seront passées en  revue.

[1] 1 UCAO = 1 DTS