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STABILITE FINANCIERE ET SUPERVISION BANCAIRE AU SEIN DE LA CEDEAO

INTRODUCTION

 La stabilité financière est devenue une source de préoccupations majeures au plan mondial. Les raisons principales de cette préoccupation sont la multiplication des crises financières depuis la fin des années 80 à nos jours, notamment avec les crises successives en Asie, en Amérique latine et aujourd’hui dans le monde, ainsi que les coûts financiers et socio-économiques qu’elles engendrent. L’interconnexion croissante des différentes composantes du système financier et l’accélération de l’innovation financière qui s’inscrit dans le mouvement de globalisation actuel, ont accru les risques ainsi que l’ampleur de leurs répercussions. En effet, les établissements de crédit sont plus exposés au risque de contagion, en raison de l’étroitesse de plus en plus marquée des liens entre les institutions d’une part et, d’autre part, entre les marchés financiers. A cet égard, la crise survenue, au plan international au cours de la dernière année, a mobilisé la communauté financière internationale, les banques centrales et les secteurs public et privé autour de mécanismes de prévention et de gestion des crises.

Au delà de leurs répercussions, la succession de crises de plus en plus sévères, pose ainsi la problématique d’une part, du dispositif institutionnel ou de l’organe en charge du maintien de la stabilité du système financier et, d’autre part, des méthodes à utiliser pour apprécier sa solidité et celle de ses principales composantes (institutions financières, marchés de capitaux, systèmes de paiement et cadre légal et réglementaire d’exercice des activités). Bien que la nécessité d’assurer la stabilité financière fasse l’objet d’un large consensus dans la littérature économique, des controverses subsistent, notamment sur la (les) institution(s) devant se charger de cette mission, mais aussi sur les moyens d’y parvenir. En effet, les systèmes financiers modernes sont composés de plusieurs segments (banques, sociétés d’assurance, bourses de valeurs) qui, traditionnellement, disposent chacun d’une autorité de surveillance et de régulation spécifique. Face à l’interdépendance et à l’interconnexion croissantes de ces différents segments, la question de l’efficacité d’une telle architecture est clairement posée, dans le cadre de la problématique de la stabilité du système financier global.

L’ensemble de ces questions, qui se posent aux principaux acteurs au plan international, interpelle également les Etats membres de la CEDEAO, pour lesquels la stabilité financière constitue un enjeu essentiel pour l’intégration monétaire et économique. Ils doivent, de ce fait, adopter des approches appropriées, tenant compte de leurs spécificités, pour apprécier la solidité de leur système financier. Compte tenu de l’état embryonnaire de la plupart des systèmes financiers des pays membres de la CEDEAO, les questions relatives à la stabilité financière y sont peu débattues même si la stabilité financière est un volet important du Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO. Toutefois, les choses ont beaucoup évolué depuis le déclenchement de la crise financière internationale.

C’est pourquoi, il s’avère utile d’identifier la meilleure stratégie visant à préserver la stabilité financière dans la sous-région. C’est l’objet du présent document qui commence par un rappel des notions avant de s’intéresser à l’impact de la crise financière internationale sur les économies de la sous-région et à l’état de la  supervision bancaire pour tirer des conclusions et recommandations qui s’imposent.