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IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE SUR LA CONVERGENCE MACROECONOMIQUE AU SEIN DE LA CEDEAO

Introduction

L’économie internationale a été ébranlée au cours des deux dernières années par une succession de crises. La spirale a commencé par la crise alimentaire qui a été causée principalement par l’utilisation accrue des céréales dans la production des biocarburants combinée à une série d’intempéries qui ont affecté certaines zones de production. Cette situation s’est traduite par une augmentation considérable des prix des produits alimentaires. La hausse fulgurante des prix des produits énergétiques intervenue notamment au cours du 1ersemestre de l’année 2008 est venue aggraver les pressions inflationnistes qui ont affecté notamment les pays pauvres et ceux à revenus intermédiaires.

Alors que des politiques économiques étaient mises en œuvre pour juguler les conséquences de cette double crise qu’une autre, cette fois –ci financière, aux effets plus étendus a éclaté au grand jour. Il faut dire que les prémisses de cette nouvelle crise ont commencé en août 2007 avec l’éclatement de la bulle immobilière aux USA. Elle  résulte de l’effet conjugué de plusieurs facteurs dont  certains sont familiers aux crises précédentes, d’autres sont nouveaux. Comme lors de perturbations financières passées, la période précédant la crise a été caractérisée par une montée en flèche des prix des actifs qui s’est révélée insoutenable; une période prolongée d’expansion du crédit et, partant, une accumulation de dettes; l’émergence de nouveaux types d’instruments financiers; et l’incapacité des instances de réglementation à suivre le mouvement. Parmi les nouveaux facteurs, on citera l’expansion rapide de la titrisation qui a altéré les incitations pour les fournisseurs de crédit et a affaibli les critères d’octroi de crédit.

 

La crise économique internationale a plongé l’économie mondiale dans un profond ralentissement. D’après les Perspectives de l’économie mondiale de janvier 2009, la croissance mondiale devrait ralentir de presque 3,5% en 2008 à près de 0,5 % en 2009. Les pays avancés connaissent leur pire récession depuis la deuxième Guerre Mondiale, la production devant se contracter de plus de 1,67 % en 2009. Un ralentissement de la croissance est également prévu en Chine, en Inde, au Brésil, et dans les autres économies émergentes de 6,25 % en 2008 à environ 3,25 % en 2009, du fait de la chute des exportations, de la diminution des flux de capitaux et du repli des cours des matières premières.

Face à cet environnement international difficile, il est opportun de s’interroger sur l’impact de tous ces bouleversements sur les économies de la CEDEAO en général et sur le processus de convergence macroéconomique en particulier. Au fait, il va s’en dire que la crise économique internationale accroît les difficultés des pays par rapport à la réalisation et à la consolidation des acquis macroéconomiques nécessaires à la réalisation des objectifs du Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO (PCMC). Il importe de noter que le PCMC qui vise comme objectif ultime la création d’une monnaie unique accorde la priorité à la réalisation d’un programme rigoureux de convergence macroéconomique, à travers notamment la stabilité des prix, l’assainissement des finances publiques, la maîtrise du financement monétaire du déficit public et le maintien de niveaux appropriés de réserves extérieures brutes[1]. L’étude est structurée en trois parties. La première partie analyse l’impact de ces crises successives sur les différents secteurs économiques. La deuxième partie examine les effets de ces différentes crises sur la réalisation de la convergence macroéconomique. Quant à la troisième partie, elle propose quelques mesures de politiques économiques visant à atténuer les effets de ces crises sur la stabilité macroéconomique et les progrès réalisés vers les objectifs du programme de coopération monétaire de la CEDEAO.

[1] Les pays membres sont tenus de respecter les objectifs fixés afin de favoriser la mise en place d’un cadre macroéconomique stable en vue d’assurer une intégration monétaire réussie.